19 septembre 1648, Puy-de-Dôme. 

Une étrange procession gravit la montagne.
Sous le regard des curieux, un certain Florin Périer remplit un bac de mercure.
Puis, il remplit également un long tube en verre fermé à un bout, avant de vite le retourner dans le bac.

Il attend quelques instants, note la hauteur du mercure dans le tube… puis démonte le tout avant de reprendre son ascension.
Et ce manège se répète à plusieurs endroits, depuis la vallée jusqu’au sommet.
Mais quelle étrange cérémonie est en train de se jouer ?


Eh bien, de la science ! 


Florin est en pleine expérience à la demande de son beau-frère, le célèbre savant Blaise Pascal.
Le but ? Confirmer l’existence de la “pression atmosphérique”, c’est-à-dire la pression exercée par l’air.
Et, au passage, balayer l’idée reçue selon laquelle la nature aurait horreur du vide.


Petite explication

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’atmosphère a un poids : les gaz qui la composent exercent une pression sur ce qu’ils entourent.
Si le tube ne se vide pas, c’est parce que cette pression atmosphérique pousse le mercure du bac vers l’intérieur du tube.
Plus elle est élevée, plus le niveau du mercure sera haut.
Or, plus Florin monte,
 plus le niveau de mercure diminue. Eh oui, en altitude, l’atmosphère est moins épaisse, donc moins lourde : la pression diminue.

Les oscillations du niveau du mercure répondent donc bien à une loi scientifique, et ne sont pas un simple caprice de la nature destiné à remplir le vide dans le haut du tube. Blaise avait raison !
La hauteur du mercure n’est pas seulement utile pour connaître la pression atmosphérique. Elle peut aussi prévoir… la météo !


C’est le principe du baromètre : on sait aujourd’hui qu’en basses pressions (ou “dépression”), la météo est mauvaise. Et qu’en hautes pressions (ou “anticyclone”), il fait beau temps. Le bulletin météo annonce d’ailleurs que “le mercure va monter” !